À l’occasion du nouvel an, toutes nos pensées vont aux familles des victimes du puissant séisme qui a frappé, le 8 septembre 2023, les provinces d’Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate, Azilal et la préfecture de Marrakech, le plus important dans l’histoire récente du Maroc (Voir Edition N°1 de L’hebdo). Logement, infrastructures, équipements… le pays est à pied d’œuvre pour rétablir la vie dans les zones touchées. À côté de cet événement dramatique, révélateur d’une forte solidarité citoyenne et d’une grande expertise de l’État dans la gestion des catastrophes, et de la grève illimitée des enseignants, 2023 a été synonyme de bonnes nouvelles, à commencer par l’attribution de l’organisation de la Coupe du monde 2030 au trio Maroc-Espagne-Portugal, l’opérationnalisation de l’offre Maroc dans le domaine de l’hydrogène vert, l’adoption d’une nouvelle charte de l’investissement, la consolidation d’une diplomatie active, dont la question du Sahara est la pierre angulaire et le déploiement effectif des premières aides sociales directes à 1 million de ménages. Comment l’année 2024 se profile ? D’énormes défis à relever : croissance, emploi, gouvernance publique, nouvelle génération de réformes, attractivité pour les investisseurs et engagement du secteur privé. L’optimisme est de rigueur.
Séisme, protection sociale, Mondial 2030, code de la famille… L’année 2023 a été le théâtre d’une trame complexe d’événements oscillant entre moments de joie et de tristesse. Des événements majeurs qui ont nécessité des annonces solennelles, des initiatives fortes et des instructions fermes du roi Mohammed VI. Autant d’actions royales qui ont contribué de manière substantielle à la consolidation des fondements du royaume, illustrant ainsi l’engagement indéfectible du souverain. Les moments forts de l’activité royale en 2023.
Pour 2024, la sociologue et écrivaine Soumaya Naamane Guessous souhaite que les puissances arrêtent leur hypocrisie et œuvrent pour la paix universelle. En paix comme en guerre, ils sont gagnants: fabrication et vente d’armes, des milliards de dollars dans les guerres face à des populations affamées. Leurs organismes négocient pour la paix, leurs entreprises reconstruisent les sites détruits, leurs institutions prêtent à taux élevé l’argent pour reconstruire. Le monde est à reconstruire sur des bases équitables.
Succédant à un cycle de trois années compliquées à cause de la pandémie et ses suites, 2023 était attendue pour être l’année du vrai redémarrage avec la page Covid définitivement tournée. Et elle l’a effectivement été, la majorité des grands secteurs de l’économie ayant affiché des performances supérieures à leur niveau d’avant-crise, en 2019. Cette reprise a été rendue possible grâce à un engagement volontariste et déterminé des pouvoirs publics et du gouvernement pour redynamiser la machine. Investissements publics, marchés de l’État, soutien direct aux opérateurs, rien n’a été épargné.
Comment les grands patrons marocains abordent 2024? Le célèbre homme d’affaires Othman Benjelloun (O Capital Group), le discret Mohamed Karim Mounir, PDG de la Banque centrale populaire, le réservé Lotfi Sekkat, PDG de CIH Bank, le médiatique Adil Douiri, fondateur de Mutandis, le très communicant Chakib Alj, président de la Confédération patronale marocaine (CGEM)… livrent leurs réflexions sans détour. Optimisme et vigilance, voici ce qu’il faut retenir de leurs propos. Il y a lieu de capitaliser sur les acquis et accélérer la cadence, en profitant des leviers de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030.
Quid de la croissance en 2024 ? Deux principaux leviers classiques, à savoir l’agriculture et la demande externe, selon l’économiste Najib Akesbi, réputé pour ses analyses tranchantes.La campagne agricole n’a toujours pas démarré faute de pluies. La demande extérieure présente un sérieux risque, compte tenu de la croissance timide affichée par le bloc UE, principal partenaire du Maroc. Dans ce contexte, les gros investissements publics notamment dans les infrastructures et les énergies renouvelables redonnent de l’optimisme, même s’ils ne créent pas forcément de la croissance et de l’emploi, tient à préciser l’économiste.
C’est un accord inédit, sur les plans commercial et sécuritaire, que le Maroc et le Royaume-Uni devraient déployer dès 2024. Du moins à en juger par des révélations dans la presse britannique. Les deux pays ont développé, au cours des dernières années, une coopération exemplaire. L’ambassadeur du Maroc à Londres, Hakim Hajoui, a déclaré que le royaume peut offrir plus que des tomates et des framboises, citant par exemple, l’investissement massif dans les énergies renouvelables. Un tel potentiel permet au Maroc de contribuer à la sécurité énergétique de ces partenaires stratégiques. De son côté, le Royaume-Uni pourrait capitaliser sur ses relations avec le Maroc pour investir en Afrique.
«Mais tous ces morts (séisme du 8 septembre 2023), ce furent des vies, des noms propres, ils avaient des projets, ils étaient mères, pères, enfants, etc. On a besoin de biographies des disparus, pas seulement du nombre, nécessairement abstrait, de morts. Je lance auprès de tous les journalistes et autres qui liront ce texte le projet de collecter tous les éléments susceptibles de raconter l’histoire des disparus, un par un, une par une. C’est le minimum qui puisse être fait par celles et ceux qui font de l’enquête une quête de vérité».
Santé, bien-être, bonheur, paix, résilience, sérénité… rassurez-vous, loin de moi l’idée de vous adresser des vœux basiques. Entre nous, moi aussi… j’en ai marre de les recevoir, chaque année, sans piper mot. Pas de vœux générés non plus par ChatGPT! Dans un environnement de plus en plus volatile et complexe, que puis-je vous souhaiter pour cette nouvelle année? N’hésitez plus! Sortez de votre zone de confort, sacrifiez le plus cher pour réaliser votre rêve, suivez vos passions, libérez vos énergies, donnez libre court à vos ambitions, risquez, entreprenez, échouez, recommencer, ne lâchez rien… Mon vœu le plus cher s’adresse à celles et à ceux qui croient dur comme fer en leurs capacités, mais qui n’osent toujours pas franchir le cap.
Allez-y !
Plus le choix, il faut se frayer un chemin lumineux dans un Maroc de plus en plus dynamique sur tous les fronts. Quelles sont les options? Subir? Se contenter de son vécu? Applaudir? Critiquer? Dénoncer? Entreprendre? Seul l’entrepreneuriat, dans sa dimension la plus large, est l’option la plus vivable et la plus viable. Si le succès n’est pas toujours au rendez-vous, le chemin mérite d’être parcouru, aussi bien à titre personnel que professionnel, surtout lorsqu’on se nourrit auprès des meilleurs.
Pour un pays dont la principale richesse est le capital humain, l’acte d’entreprendre est vital. Il doit être soutenu et mis en exergue par toutes les parties prenantes. Il faut sanctuariser les dépenses qui contribuent de manière considérable dans le développement de l’entrepreneuriat. Dans le nouveau modèle de développement, l’investissement privé est acté comme étant la nouvelle locomotive de l’investissement (65% d’ici 2035), constituant ainsi un changement structurel de notre économie. Force est de constater qu’avec toutes les grandes initiatives lancées, depuis des décennies, l’impact reste faible par rapport aux grandes ambitions affichées. Mais c’est loin d’être une fatalité. Vive l’entrepreneuriat! Bonne année 2024.
Inviter vos amis(es) à s’abonner à L’hebdo
https://www.lhebdo.ma/
Une idée, une réflexion, une proposition… n’hésitez pas !
hello@lhebdo.ma