L’hebdo #6 Le Maroc se mobilise pour Gaza
LE MAROC SE MOBILISE POUR GAZA
15 jours de guerre totale, menée par Israël contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza, pour venger les victimes israéliennes des attaques meurtrières du mouvement Hamas sur son sol. Tsahal est déterminée à mettre à feu et à sang ce petit territoire de 2,4 millions d’habitants coupé du monde. Face à cette situation humanitaire tragique, la communauté internationale fait état d’une impuissance sidérante. Au moment où les puissances occidentales soutiennent Israël, les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien se multiplient à travers le monde. Le Maroc est l’un des premiers pays à appeler à réduire l’escalade à Gaza et dénoncer la guerre contre les cibles civiles. Le royaume s’active sur le plan diplomatique et affiche sa disposition à s’engager dans une mobilisation internationale pour un cessez-le-feu et un retour au processus politique pour le règlement de la question palestinienne.
LES MESSAGES DU MAROC
Prenant part au «Sommet de la Paix», ouvert le 21 octobre 2023, au Caire, le Maroc a réexprimé son attachement à l’option de la paix et à l’importance de la réalisation de la stabilité, de la prospérité et du progrès pour tous les peuples. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a fait état de la disposition du royaume, en coordination avec tous les partenaires, à s’engager dans une mobilisation internationale pour mettre fin à la situation tragique à Gaza. Le roi Mohammed VI a adressé 5 messages-clés à la communauté internationale : réduire l’escalade, protéger les civils, acheminer les aides humanitaires, rejeter le déplacement des palestiniens de leur territoire et lancer un véritable processus de paix.
ISRAËL ALERTE SES RESSORTISSANTS
Grosse alerte ! Le Conseil israélien de sécurité nationale a levé le niveau de risque dans plusieurs pays dont le Maroc. Les ressortissants israéliens sont appelés à éviter de se rendre dans le royaume. Ils sont sommés de quitter l’Egypte et la Jordanie dès que possible. Ledit conseil recommande aux voyageurs israéliens d’éviter de séjourner dans tous les pays du Moyen-Orient, notamment la Turquie, l’Egypte, les Emirats arabes unis et le Bahreïn. Parmi les pays cités également, la Malaisie, le Bangladesh, l’Indonésie et les Maldives.
UNE ÉNORME MARCHE PRO-PALESTINE À RABAT
Rabat, le 15 octobre 2023. Des dizaines de milliers de marocains ont défilé, à l’appel du Groupe d’action nationale en faveur de la Palestine et du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, pour exprimer leur soutien et leur solidarité aux Gazaouis, assiégés et bombardés par l’armée israélienne. Cette marche gigantesque montre à quel point le peuple marocain est engagé dans la défense des droits légitimes du peuple palestinien. La gigantesque marche pacifiste de Rabat a vu la participation de plusieurs représentants de courants politiques.
UN MÉDECIN RACONTE LA DÉTRESSE DES GAZAOUIS
Nabil Choua, directeur général adjoint de l’hôpital du Croissant Rouge à Gaza, décrit une situation catastrophique dans cette enclave palestinienne surpeuplée. Selon lui, aucun système de santé au monde, même dans les pays les plus développés, ne peut faire face à autant de détresse. «L’hôpital Al-Maâmadani détruit avec des centaines de morts, cela on ne l’a jamais vu dans l’histoire de l’humanité. Difficile de donner chiffre surtout aussi que sous les décombres, on n’a toujours pas pu s’assurer s’il y a encore des morts ou des survivants. La situation est apocalyptique », dénonce-t-il.
TOUTES LES VIES NE SE VALENT PAS…
Pour le directeur de publication de TelQuel, les représailles disproportionnées d’Israël contre Gaza ont définitivement fait sauter le narratif universaliste de l’Occident. Le soutien sans retenue à Israël dans son entreprise de destruction, l’alignement ferme sur les doctrines militaristes de l’Etat hébreu, l’absence ne serait-ce que d’une tentative de médiation, d’un appel à la rupture du cycle de violence, et de la mise en sourdine du droit international ont démontré une bonne fois pour toute, que pour l’Occident, toutes les vies humaines ne se valent pas.
SAUVER L’ESPOIR DE PAIX
Pour l’éditorialiste de L’Observateur, les accords d’Abraham constituaient un espoir sérieux. L’idée était que l’économie, la prospérité partagée sont un préalable à la paix, mais cela ne pouvait se faire sans profiter au peuple palestinien. Cela devait créer des opportunités d’investissement, d’emplois, d’amélioration de la vie quotidienne des palestiniens. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu est responsable de tous les échecs et des personnalités sérieuses israéliennes le disent, même en ce temps d’unanimité face à la guerre. Il a d’abord fracturé la société israélienne en s’attaquant à la justice, pilier de la démocratie israélienne, juste pour éviter la prison.
STRESS POST-MEDIATIQUE
Au lendemain de la signature de l’accord tripartite et le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël, les Marocains ont démontré leur capacité à oublier les erreurs et les traumatismes du passé comme ceux des massacres de Deir Yassine, Sabra et Chatila ou Qana. Ils ont également démontré leur grande tolérance envers tous les peuples quelles que soient leurs origines ou leurs religions en accueillant à bras ouverts leurs nouveaux amis et alliés israéliens. Mais on savait pertinemment que sans une paix sincère et réelle entre Palestiniens et Israéliens, tout espoir de réconciliation bipartite resterait à jamais hypothéqué par la situation au Moyen-Orient.
QUELLE UNIVERSALITÉ DES DROITS HUMAINS ?
On nous aurait donc menti sur l’universalité des droits de l’Homme, sur l’esprit des Lumières occidental, sur les fondements de la démocratie et leur cœur battant que sont la liberté de manifestation et d’expression ? A voir la catastrophe humanitaire infligée à Gaza et le blanc-seing délivré à Israël, qu’on nous permette d’en douter ! Comment un Etat, qualifié de «plus démocratique de la région», peut-il exercer impunément cette barbarie inacceptable sur le plan moral, bombardant sans répit et privant des populations entières de l’approvisionnement en produits de première nécessité au mépris du Droit international et des Conventions de Genève?
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU
« Le moment est venu d’agir. Agir pour mettre fin à cet horrible cauchemar. Agir pour construire un avenir digne des rêves des enfants de Palestine, d’Israël, de la région et de notre monde ».
« Jamais les Palestiniens n’ont été aussi soutenus par les populations à travers le monde ».
« Israël assure à tous les Marocains que les relations entre Tel-Aviv et Rabat sont fondées sur des bases solides et durables, et ne permettra à personne de les compromettre ».
Jamal Amiar
JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN MAROCAIN
Pour rapprocher les points de vue des israéliens et des palestiniens, les atouts du Maroc sont réels, estime l’auteur du livre « Le Maroc, Israël et les Juifs marocains ». Personne d’autre ne le fera à notre place et nous y avons grandement intérêt.
Charles Enderlin
JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN ISRAÉLIEN
Le premier ministre Netanyahu a toujours autorisé le transfert de fonds au mouvement Hamas. En 2019, il expliquait qu’il fallait séparer la Cisjordanie de Gaza pour empêcher la création d’un Etat palestinien.
Pendant qu’Israël intensifie sa guerre sur la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement Hamas, la communauté internationale brille par son manque de détermination pour imposer un cessez-le-feu immédiat. Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de s’empirer dans ce territoire, dont la moitié des habitants sont des enfants. Quinze jours de dures négociations pour que les premières aides commencent à être acheminées vers les Gazaouis. C’est dire l’impuissance de la gouvernance internationale quand il s’agit de la Palestine…
Face à cette tragédie, la colère des populations des pays arabo-musulmans et généralement celles du sud monte. Les énormes soutiens dont bénéficie l’Etat hébreux, à commencer par ceux des Etats-Unis et des pays de l’Union européenne, sont interprétés comme des permis à tuer. L’Occident est traité de tous les noms : hypocrisie, laxisme, politique « deux poids, deux mesures »… Au vu de la posture qu’elles adoptent concernant la situation tragique à Gaza, quelle crédibilité accorder aux démocraties occidentales ?
Dans ce contexte hautement sensible, tous les regards sont fixés sur le Maroc, pays engagé historiquement dans la défense de la cause palestinienne -le roi Mohammed VI est le Président du Comité Al Qods- et signataire des accords d’Abraham, scellant la normalisation avec Israël. Le royaume n’a cessé d’alerter sur le danger du blocage de la perspective politique et la poursuite des violations et des mesures unilatérales à Al Qods et dans les territoires palestiniens occupés. Le jour même des attaques sanglantes du Hamas sur le sol israélien, le Maroc a été l’un des premiers pays à exprimer leur profonde préoccupation et condamner les attaques contre les civils d’où qu’ils soient. Le Maroc se mobilise pour Gaza en restant fidèle à sa doctrine concernant la question palestinienne : La paix est l’unique choix stratégique pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Les messages-clés envoyés par le royaume à la communauté internationale versent dans ce sens. Bien que dans cette situation explosive, les discours appelant à un véritable processus politique de négociation sont inaudibles, il reste la seule voix pour instaurer la paix et la solution à deux Etats. Au nom d’Al Qods, cité de la paix.
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