L’hebdo #5 BM-FMI : Masterclass marocaine

Événement

BANQUE MONDIALE-FMI : MASTERCLASS MAROCAINE

Tout le gotha mondial de l’économie et de la finance s’est donné rendez-vous, à Marrakech, du 9 au 15 octobre 2023, à l’occasion des assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) du Fonds monétaire international (FMI). Logistique, organisation, animation, lobbying… le Maroc a sorti les gros moyens. A retenir, les échanges de haut niveau et les financements stratégiques en faveur du royaume. Beaucoup d’espoirs reposaient sur l’édition marocaine des meeting BM/FMI, notamment en ce qui concerne les réformes promises par les deux institutions, la révision des conditions de prêts aux pays du Sud et la question épineuse de la dette. Le Maroc a lancé un appel pour une nouvelle architecture de la finance mondiale plus équitable et plus inclusive.

PRESSE
Desk

ACCUEIL ROYAL

Tout un symbole. La DG du FMI, Kristalina Georgieva, et le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, ont été reçus par le roi Mohammed VI, le 13 octobre 2023, au Parlement. Les patrons des deux institutions internationales ont pu suivre, au sein de l’enceinte parlementaire, le discours prononcé par le souverain, à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 11ème Législature. Le jour même, le roi a adressé un message aux participants des assemblées annuelles BM/FMI, dans lequel il a mis l’accent sur la nécessité de réviser les règles régissant le multilatéralisme.

MAP
Desk

LA DÉCLARATION DE MARRAKECH

Redynamiser la croissance inclusive et durable, renforcer la résilience, soutenir les réformes porteuses de transformation et moderniser la coopération mondiale, tels sont les quatre principes de la déclaration conjointe de Marrakech pour la coopération mondiale, publiée par le président de la Banque mondiale, la DG du FMI, la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, et le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Un appel visant à tirer parti du multilatéralisme au bénéfice de tous.

Data

MAROC/BM : 65 ANS DE COOPÉRATION

Le Maroc et la Banque mondiale, c’est une longue histoire de coopération de 65 années. L’institution internationale est l’un des partenaires clés du royaume dans la conduite et l’appui d’un grand nombre de réformes structurelles et sectorielles. Selon des chiffres officiels, la BM a financé à date plus de 230 projets pour un montant de 21 milliards de dollars. Parmi les projets inédits financés par BM, on peut citer ceux de la centrale Noor Solar et la réhabilitation de la médina de Fès.

Décryptage

EN ATTENDANT LES ACTES

Au moment où l’Afrique vit une situation difficile, les actions concrètes du FMI et de la BM en faveur du continent se font toujours attendre, particulièrement sur la question de l’endettement. La crise de la dette concerne plus d’une vingtaine de pays. Dans certains cas, le service de la dette représente plus de 40% du budget de l’Etat. A Marrakech, il y a eu beaucoup de conversations au sujet de l’Afrique mais peu d’avancées réelles.

H24
Analyse

DES PROMESSES TIMIDES

Le FMI et la Banque mondiale sont vivement critiqués par les ONG sur leur manque de volonté en matière de révision des conditions d’octroi de prêts. Pour le cas du Fonds monétaire international, Human Rights Watch estime qu’il est nécessaire d’effectuer de profondes réformes pour aider les gouvernements à construire des économies permettant à chaque citoyen de réaliser ses droits économiques, sociaux et culturels. Les programmes gouvernementaux visant à améliorer la protection sociale, conçus généralement en collaboration avec la BM, tombent en-deca des normes des droits humains, relève l’ONG.

Point de vue

BANQUE MONDIALE, FMI, … QUELS NOUVEAUX RÔLES ?

Pour l’économiste marocain Mohamed Chiguer, nombreux sont ceux qui croient que la Banque mondiale et le FMI sont des leviers de développement. Dans cette tribune, le chercheur rappelle que la création de ces deux institutions répondait plus à des considérations catégorielles et traduisait l’état des rapports de force à la fin de la seconde guerre mondiale. Quelle est donc leur raison d’être et À quoi servent-elles réellement? Lecture.

ILS ONT DIT…

PRÉSIDENT GROUPE BANQUE MONDIALE

«La Banque mondiale n’est qu’un instrument qui reflète l’ambition de nos actionnaires, les progrès que nous aspirons à réaliser nécessitent que nos ressources et nos capitaux soient à la mesure de notre vision et des exigences qui nous sont imposées».

«Pour accélérer le processus d’inclusion financière, les gouvernements doivent faire preuve de plus de détermination en mettant en place des stratégies nationales globales comme la stratégie d’inclusion financière marocaine basée sur six piliers allant de l’expansion du paiement mobile à l’éducation financière».

«Le Maroc a réussi à utiliser efficacement ses partenariats avec les institutions financières internationales pour soutenir sa croissance. Notre présence sur les marchés internationaux ne doit pas être perçue comme exceptionnelle, mais plutôt comme une relation régulière et fructueuse avec nos investisseurs».

«Il est important de prendre en compte que l’un des défis les plus importants au Maroc, c’est d’instiller encore plus de concurrence dans l’économie. L’autorité de la concurrence travaille mais elle doit faire plus. Le pays travaille déjà sur les entreprises publiques à travers une réforme qui est en train de bouger».

INTERNETS

Abdellatif Jouahri

WALI BANK Al-MAGHRIB

L’un des meilleurs gouverneurs de banques centrales à l’échelle internationale a reçu des jeunes, parmi les 500 étudiants bénévoles, ayant pris part aux assemblées annuelles FMI/BM à Marrakech.

X

Janet Yellen

SECRÉTAIRE AMÉRICAINE AU TRÉSOR

Le Maroc est un modèle à suivre notamment en ce qui son fort engagement en matière de développement de l’économie verte, à travers des investissements dans les énergies renouvelables.

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Billet

Si le Maroc a tenu à abriter, dans un contexte post-séisme, les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, c’est pour adresser des messages-clés à la communauté internationale sur sa forte capacité de résilience, ses fondamentaux, son bilan de plus d’une vingtaine d’années de réformes, sa solvabilité et sa forte détermination de déployer de vastes chantiers structurants sur le plan socioéconomique. Pas besoin de rappeler les enjeux d’un tel événement, en termes de renforcement de l’attractivité, de la réputation et du soft power.

Face aux représentants de la planète financière, la dimension politique est cruciale pour le pays hôte, dans la mesure où il faut donner un sens à son positionnement et À son action dans un monde en profonde mutation. C’est dans ce cadre qu’il faut lire le message royal adressé aux participants des assemblées BM/FMI. Il est temps de réformer le multilatéralisme. Voilà ce qu’il faut retenir du message du roi. Le souverain fait état de « fragmentation géoéconomique et de montée du souverainisme, animées en partie par la volonté de rééquilibrage des rapports de force économiques et politiques au niveau mondial, qui compromettent les avancées notables que le multilatéralisme avait permis de réaliser au cours des dernières décennies ».

 

Face aux défis mondiaux, l’approche du Maroc est fédératrice. Le royaume plaide pour des solutions mondiales conçues dans le cadre du respect mutuel, tout en valorisant la diversité comme source de richesse et en tenant compte des spécificités de chaque pays et de chaque région. Le message est clair. Si la crise profonde du multilatéralisme est reconnue et exprimée haut et fort par beaucoup de pays et d’institutions, les actes pour le réinventer restent timides. A quand un nouveau multilatéralisme à la hauteur des nouveaux enjeux ?

 

 

 

 

 

 

 

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