
N° 2 / Du 24 au 30 septembre 2023


(RE)CONSTRUIRE APRÈS LE SÉISME
120 milliards de DH. Tel est l’énorme budget qui sera mobilisé, sur une période de 5 ans,
pour la réhabilitation des territoires dévastés par le séisme puissant d’Al Haouz du 8 septembre 2023. Cela représente 10% de notre PIB. Face à cette catastrophe naturelle de grande ampleur, la réponse de l’Etat est sans appel : relogement des victimes, reconstruction des logements, mise à niveau des infrastructures, désenclavement, résorption des déficits sociaux, encouragement de l’activité économique et valorisation des initiatives locales. Marrakech, Al Haouz, Taroudant, Chichaoua, Azilal et Ouarzazate sont les six zones concernées. Tout repose sur la gouvernance de ce programme de grande envergure. Un défi de taille pour l’ensemble des parties prenantes à commencer par le gouvernement.


LA MAJORITÉ SE MONTRE SOUDÉE
Face au séisme, la majorité gouvernementale ne semble pas fléchir. Du moins à en juger par le communiqué et les images publiées à l’issue de la réunion de la coalition présidée par Aziz Akhannouch, chef de gouvernement et président du parti du RNI. Pour les représentants des trois partis de l’exécutif , il est important de dépasser les questions politiques pour maintenir l’harmonie au sein de la coalition.
LES PILLIERS DE LA RECONSTRUCTION
Comment seront ventilés les 120 milliards de DH dédiés à la reconstruction des zones sinistrées par le séisme ? Le programme se décline en deux piliers : Le premier concerne les aides d’urgence aux sinistrés et la création d’une Agence de mise en oeuvre. Quant au second, il porte notamment sur la mise à niveau des infrastructures, la promotion d’activités économiques et le renforcement de la qualité des services publics.
LE GOUVERNEMENT SOUS PRESSION
Très attendu sur l’implémentation du programme de reconstruction post-séisme, le gouvernement doit présenter au Roi une vision au niveau de chacune des provinces et préfectures touchées par le tremblement de terre. Les instructions royales sont claires : Etre à l’écoute permanente de la population locale, tout en respectant le patrimoine unique et les traditions et modes de vie chaque région. Un sacré défi !
AKHANNOUCH ENFIN SUR DES LIEUX DU DRAME
Le chef de gouvernement s’est rendu enfin dans des douars d’Al Haouz dévastés par le séisme. C’est son premier déplacement sur des lieux du drame. Si cette visite, jugée tardive pour certains commentateurs, elle est nécessaire pour d’autres. Une chose est sûre : Akhannouch n’avait pas trop le choix. Reste à savoir s’il a réussi à rassurer la population dévastée.
PRIORITÉ À L’OUVERTURE DES ROUTES
En déplacement dans la région d’Al Haouz, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, s’est félicité de la mobilisation générale et de l’étroie collaboration entre les équipes de son département et celles du secteur privé. Une telle collaboration a permis l’ouverture de plus de 90% des routes en trois jours.
LABORATOIRE DE DÉVELOPPEMENT
Il ne s’agira pas seulement de reconstruire, au sens physique du terme, des murs, des ouvrages et des infrastructures, mais d’un plan qui va au-delà pour englober les aspects économiques, sociaux, sociétaux, culturels…

« Il y a un temps pour tout. La reconstruction de ce qui a été perdu ou détruit exige plus qu’un débat d’idées, une autre mobilisation des intelligences et des compétences. Le Maroc n’en manque pas mais il n’est pas inutile de voir ce que d’autres pays ont pu réaliser après avoir vécu une telle terrible catastrophe naturelle ».
« Pour construire, il faut demander une autorisation. Mais la loi exige au moins un hectare à la campagne. Peu de montagnards possèdent une telle superficie. Il faut être propriétaire du terrain et le prouver. Là se pose un grand problème de foncier. Très souvent, les familles n’ont pas de titre foncier ou d’acte adoulaire (melkya). Le terrain peut être hérité de génération en génération, sans jamais avoir été enregistré ».

Martin Scorsese
CINÉASTE ITALO-AMÉRICAIN
Kristalina Georgieva
DIRECTRICE GÉNÉRALE FMI
« Vous êtes dans mon cœur et mes prières » : Le message de soutien de Kristalina Georgieva,
Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), adressé aux Marocains. Pour rappel, le FMI et la Banque mondiale ont maintenu, en guise de solidarité, leurs assemblées annuelles 2023 à Marrakech (9-15 octobre 2023).

La réhabilitation des territoires dévastés par le séisme d’Al Haouz agite de vifs débats sur les colonnes de la presse et des réseaux sociaux. Tant mieux ! Chacun y va de son commentaire, son analyse et ses aspirations. Une chose est sûre : Un tel chantier titanesque ne doit pas être uniquement une affaire de spécialistes. Il y a lieu de le penser comme un projet sociétal, celui du village marocain de demain. Bien évidemment que ce chantier inédit doit répondre en premier lieu aux attentes des populations concernées. La question est de savoir comment concilier les besoins, voire les rêves exprimés, par les locataires des villages ruinés et les standards de développement socioéconomique que nous voulons pour ces territoires. Et c’est là toute la complexité ! Une telle complexité rend le projet passionnant à plus d’un titre.
Il n’y a pas le choix ! La restructuration des régions sinistrées doit réussir. C’est l’affaire de toute une nation.
Dotée d’un budget colossal de 120 milliards de DH, cette mise à niveau de grande envergure déterminera à coup sûr les futures politiques de désenclavement et de développement intégré. D’où l’importance de la gouvernance. Une gouvernance exemplaire. A ce titre, les pouvoirs publics, en premier lieu le gouvernement, sont appelés à donner l’exemple, en mobilisant toutes les énergies, dans un cadre où la transparence, l’agilité et l’efficacité sont les maitres mots.
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